Une rando épique à Flaine !

L’été dernier et pour la première fois, nous partions à la montagne avec Monsieur. En Haute-Savoie plus précisément. Nous avions réservé une semaine en demi-pension à l’hôtel La Croix de Savoie & SPA aux Carroz. Je vous recommande d’ailleurs cet établissement les yeux fermés tant le personnel est gentil et attentionné et la situation géographique idéale pour découvrir la région (et je ne parle même pas de leurs petits plats – un vrai régal après une bonne journée de marche!).

Partis tôt de région parisienne, nous sommes arrivés à l’hôtel en début d’après-midi. Comme toujours pour chaque voyage, je m’étais armée d’un bon vieux guide (GeoGuide Alpes du Nord aux édition Gallimard) et j’avais repéré une station tout près pour se mettre en jambe : la station de haute montagne de Flaine. A 2500m d’altitude, accessible via téléphérique, on peut découvrir le Désert de Platé, immense plateau calcaire avec vue sur la chaîne du Mont-Blanc. Ni une ni deux, après un déjeuner sur le pouce vite avalé, nous voila en route pour Flaine !

Arrivés au guichet du téléphérique, on se rend compte qu’on a oublié le portefeuille dans la voiture (#lestouristesleretour). En attendant que Monsieur retourne le chercher, je discute avec la dame au guichet qui m’indique que le temps est couvert, que le Mont-Blanc n’est pas très visible et me conseille de revenir le lendemain matin, tôt, avec sandwich et tutti quanti pour nous atteler à une belle randonnée de quelques heures avec des vues sublimes. Il n’en faut pas moins pour nous convaincre, on reviendra demain matin ! Mais maintenant qu’on est là, on ne va pas repartir, du coup on monte quand même histoire de se donner un avant goût.

Le Mont-Blanc joue effectivement à cache-cache avec les nuages mais on le devine derrière ce rideau blanc et on se dit que demain, le spectacle sera splendide (si la dame a dit vrai et que le temps se dégage dans la nuit).

Pour le coup, elle ne nous aura pas menti, de retour le lendemain, à la sortie du téléphérique, la vue est juste magnifique ! Ce qu’elle avait peut-être oublié de nous dire par contre, c’est que la randonnée ne s’adresse pas forcément à des débutants ! La première étape du périple : rejoindre un refuge environ 500m plus bas. La descente n’est pas trop raide, mais j’avance à pas de fourmis, avec la peur de glisser et de me retrouver sur les fesses à chaque pas. Je ne sais pas d’où me venait cette peur mais ça m’a franchement ralenti… Heureusement, Monsieur s’est montré patient avec moi et on a fini par arriver au refuge pour la pause déjeuner. Bizarrement, après ces heures de marche, je n’avais pas vraiment faim, j’ai avalé mon sandwich avec difficulté. Je ne me sentais pas spécialement fatiguée mais je crois que j’appréhendais la remontée (oui car il nous fallait remonter au téléphérique pour redescendre à Flaine, sous peine d’enquiller avec une descente de plus de 4 heure à pied…). Pour en rajouter, en bons touristes parisiens que nous sommes, nous n’avions pas pris de monnaie, seulement nos cartes bleues, qui ne passaient évidemment pas pour acheter de l’eau et nos gourdes étaient déjà presque vides… Normalement, ils donnent gratuitement de l’eau mais en cette période de sécheresse, ils n’en donnaient qu’aux marcheurs ayant fait halte au refuge pour la nuit… Là, l’angoisse est montée, comment remonter sans eau ?! Heureusement, Monsieur a réussi à négocier avec le gérant de l’auberge qui a accepté de remplir 2 de nos petites bouteilles. Aussi, une gentille dame, ayant entendu notre discussion nous a proposé de nous acheter de l’eau en bouteille (elle avait de la monnaie, elle). Vraiment ça m’a fait chaud au cœur de voir cet élan de bonté même si nous avons finalement refusé vu que le refuge nous en avait donné un peu.

Après cette pause au refuge, nous voilà donc prêts à attaquer la montée, mais via un autre chemin que celui de la descente. Cette fois, ce n’est pas la peur qui me ralenti, c’est mon souffle ^^. Je vous jure, je soufflais comme une vache alors que ce n’est même pas moi qui portais le sac à dos ! J’ai fait pas mal de pauses dans la montée, mais c’était aussi pour prendre le temps d’admirer le paysage alentour et de faire quelques photos car il faut bien l’avouer, c’était magnifique ! (la bonne excuse, oui je sais). En tous les cas, nous avons fini par arriver sur un espèce de plateau, encore assez loin du téléphérique, où nous avons fait une petite pause compote et fait le bilan de notre progression : l’heure était déjà bien avancée, nos réserves d’eau très amoindries et il nous restait encore pas mal de trajet à parcourir, dans un délai assez court si on voulait avoir une chance de prendre le dernier téléphérique, pas de pression quoi ^^. Autant vous dire que j’en menais pas large. J’étais épuisée et il allait falloir que j’avance plus vite… Et la dernière partie du trajet allait s’avérer la pire de toute pour moi. Je ne sais pas exactement comment décrire le tracé sur lequel nous évoluions, mais ça ne ressemblait pas DU TOUT à un sentier de randonnée. Le sol était en pente et nous devions enjamber des failles et crevasses de PARTOUT. Souvenez-vous, j’avais déjà peur de glisser dans la descente sur un beau petit sentier, alors là… j’étais tétanisée ! Je ne pensais qu’à une chose, j’allais tomber c’était certain ! J’ai perdu beaucoup d’énergie à râler et me faire peur toute seule et je ne sais pas l’expliquer. Jamais j’aurais pensé que cette randonnée me ferait perdre mes moyens comme ça. Je veux dire, si c’était vraiment dangereux, j’imagine que le tracé n’existerait tout simplement pas… Mais le fait est que nous n’avons croisé presque personne et je pense que cela n’a fait que renforcer mon inquiétude, j’avais l’impression que nous étions seuls face au monde hostile (un vrai film dans ma tête je vous jure ^^).

Au bout d’un moment, à force de m’entendre râler et de me voir loin derrière lui, Monsieur m’a quand même gentiment rappelé que si j’avançais pas un peu plus on allait devoir redescendre à pieds. Sur le coup je lui ai dit que je m’en fichais mais en vrai, il n’y avait pas moyen qu’on rate le téléphérique ! J’ai donc fini par prendre un peu sur moi et nous avons finalement atteint notre but : nous sommes arrivés pour la dernière descente et sommes allés direct se poser dans un petit bar de la station pour récupérer.

Je pense que vous l’aurez compris, cette randonnée aura vraiment été particulière pour moi. Ça ne parait peut-être pas évident quand on lit mon récit mais en réalité, j’ai vraiment adoré la faire. C’était dur oui, je ne vais pas le cacher, ça m’a fait prendre conscience que j’avais beaucoup de travail à faire sur mon mental car là franchement j’ai flanché direct. Mais en même temps, j’en suis venue à bout et surtout, le cadre était absolument somptueux – on a même eu la chance de croiser un troupeau de bouquetins qui se faisaient dorer la pilule au soleil ! Aussi, non que j’en doutais, mais j’ai réalisé à quel point je pouvais compter sur Monsieur dans les moments difficiles. Il devait sincèrement en avoir ras la casquette de moi et probablement qu’il avait envie de me laisser là mais non, il s’est montré patient et compréhensif et m’a encouragé jusqu’au bout, un vrai roc !

Du coup, si vous êtes dans le coin, il ne faut pas que mon récit vous décourage, il faut absolument monter là-haut ! Il existe plusieurs tracés différents et vous n’êtes pas obligés de descendre jusqu’au refuge, d’autres itinéraires sont possibles avec moins de dénivelé. Il faut aussi garder à l’esprit que j’étais totalement novice, que je n’avais jamais fait de randonnée de ma vie et que ma condition physique était plutôt inexistante… En tous les cas, même si c’était dur, on ne s’est pas arrêté là et avons continué dans cette lignée pour le reste du séjour – quand je vous dis qu’en réalité j’ai adoré !

 

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